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La compétitivité : et si l’expertise en était la clé ?


Ci-dessous, un article préparé pour introduire mon livre. Il reprend quelques thèmes déjà publiés sur ce blog —–

Ces derniers mois, le mot « compétitivité » était le mot à la mode. Les hommes politiques ont enfin pris la mesure de l’importance de l’industrie. Simplement, on en est resté au stade de gimmicks. Certes, le débat s’est élargit et dépassé le cercle des politiques. Ainsi, on a beaucoup entendu les économistes, à la suite des politiques, nous expliquer comment il fallait baisser le coût de la main d’œuvre en France afin de s’aligner sur les coûts allemands. La question de compétitivité n’étant pas une équation à une seule variable, on ne saurait s’enfermer dans ce débat sur le coût de la main d’œuvre. Si cela était le cœur du problème, il n’y aurait plus d’usine au Japon (si proche de pays very low cost tels que la Chine, le Vietnam, les Philippines et autres,…). L’une des raisons pour laquelle le débat s’est cristallisé sur cette question est l’absence des industriels… Très concrètement, le coût de la main d’œuvre perd beaucoup de son importance si on automatise. Certes l’automatisation peut être  consommatrice de cash mais bien effectuée (smart automation), elle peut permettre d’avoir un coût global de production (investissement et exploitation) plus faible, augmentant ainsi la rentabilité des entreprises qui n’auraient donc plus à aller la chercher dans les pays dits low-cost. D’aucuns appellent cela le low cost manufacturing. La question, dès lors, devient celle de la disponibilité, ou tout simplement le coût, de l’argent. On se surprend alors à se dire « si l’industrie est désormais grande cause nationale on peut bien faire pour elle ce que l’on a fait pour les banques pendant la crise : faciliter l’accès au cash ! »… On est bien loin de la question du coût de la main d’œuvre.

Tout cela pour illustrer mon propos qui voudrait que quand on met de côté les « gens qui savent », c’est-à-dire des Experts, on encourt le risque de se tromper de diagnostic et de traitement… Tenez un autre exemple : l’industrie de l’automobile où nos deux champions sont en souffrance. Ma thèse est la suivante, en période de boum économique on peut « jouer aux dés » et obtenir de très bons résultats car le nombre de gagnants est très important. Et donc la probabilité de gagner l’est aussi. Quand arrive la crise, le nombre de gagnants se réduit et la probabilité de gagner également. On a donc intérêt à être « bon ». La place au hasard est réduite. Pour réussir, c’est très simples, comme dirait l’autre en anglais: « If you are not lucky you’d better be smart». Eh bien, comme la chance ne fonctionne pas tout le temps et que la crise s’installe dans nos pays on a intérêt à être « Smart »… à être un Expert. On voit bien dans le domaine de l’automobile comment les modèles d’entreprises basés sur l’expertise technique s’en sortent mieux. L’Allemagne et le Japon sont des exemples parlants même si les approches sont différentes. A la base, il y a la priorité donnée à la maitrise technique du produit et du process… Cela est valable même au niveau du top management ! Alors… le temps n’est-il pas venu de devenir des « Experts » ou de leur laisser la place ? C’est de cette idée, entre autres, qu’est né le concept de mon bouquin dans la série « The One Day Expert », dont l’ambition est de faire du lecteur un Expert en 1 jour ! Et quoi de mieux pour commencer que le thème du Travail Standard qui est la fondation de l’excellence opérationnelle et donc de la compétitive. Afin d’en faciliter la lecture et tenir le pari de l’expertise en 1 jour, chaque bouquin de cette série comporte peu de pages (moins de 100 pages, qui est le nombre de pages au-delà duquel on verse dans la « mère des gaspillages » : la surproduction du savoir), est fortement illustré (« une image vaut mille mots »), est narratif (l’histoire porte le lecteur et évite l’ennui), a un résumé rapide à la fin de chaque chapitre (« la répétition est la mère de l’apprentissage »). Dans le but de faciliter l’accès au plus grand nombre, les bouquins sont en anglais… Mais un anglais très simple et facile. Pas besoin d’être « fluent » dans la langue de Shakespeare –pour l’anecdote c’est devenu le premier bouquin en anglais que les gens lisent autour de moi. L’objectif est que chaque livre puisse être lu complètement pendant les 2 à 3 heures que dure un voyage en avion ou en train. Autre détail intéressant : l’ironie du sort a voulu que le premier bouquin de cette série sorte au moment où il y a une forte actualité sur Goodyear. Il se trouve que le côté narratif s’inspire de mon expérience chez Goodyear (notamment à Amiens). Nul doute que vous y trouverez quelques clés pour comprendre l’actualité et ses derniers développements.


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